MON BEAU SOUCI



 
Solo show 
Centre d’art Image/Imatge, Orthez
14 - 10 - 2016 >  17 - 01 - 2017 
Curatrice : Cécile Archambeaud
 


Entrer dans ce lieu, c’est d’abord voir l’espace au dessus de nos têtes, c’est comme si le cinéma d’autrefois nous revenait dans les yeux. L’exposition que nous avons conçue se lit dans un premier temps comme un plan large — au sens cinématographique, comme on regarderait le célèbre plan du vaste escalier montant aux Musées du Capitole dans Nostalghia (Andreï Tarkovski - 1983). Un oiseau en vol percevrait, dans les croisements que les pans tracent au sol, le dessin d’une toile d’araignée ou d’un labyrinthe. Parcourir Mon beau souci, c’est entrer à l’intérieur d’un montage constitué d’images fixes et mouvantes, de cimaises-retables dressées sur le sol accueillant plusieurs récits. On est peu à peu introduit, comme par palier ; une image en appelle une autre, puis une autre encore. Ce qui se narre se construit par récurrences, telle une mise en abyme dans l’architecture de l’exposition. Passé le seuil, les images viennent éclore à notre visage et elles sont nombreuses. Mon beau souci, c’est aussi un film et une photographie — ce sont des translations dans ces divers ordres du langage. L’image s’affirme tel un topos que j’affranchis de son histoire. Les figures subissent un remodelage et une réactualisation sans fin, devenant les fantômes qui hantent chaque image produite. Medusa apparaît trois fois, parmi lesquelles un tondo de Benoît Maire, réalisé en 2011. Je l’ai emprunté au Frac Aquitaine lorsque l’occasion s’est présentée de créer un dialogue avec le travail d’un artiste contemporain. Marie-Madeleine est une autre échappée du ret des récurrences, tout comme la mer Méditerranée ou encore Saint Denis, qui ne trouve d’écho qu’au sein de sa propre vitrine. Certaines pièces fonctionnent sur l’ambivalence de leur contenu : celui-ci dépend de qui l’écoute et le regarde, de comment sont fractionnées les strates. Je pense notamment à la vidéo Sans soleil, où se mêlent curieusement la publicité, l’antiquité, l’immigration, le plaisir etc... Mon beau souci est une exposition à multiples lectures dans laquelle les différents points de vue s’harmonisent dans des percées. Les échos résonnent de la sorte, par strates et par retour de boomerang ; personne n’y verra la même chose, mais chacun y décèlera une histoire à faire sienne dans la matière des histoires.
Manon Recordon


L’exposition Mon beau souci est réalisée avec l’aide exceptionnelle de la DRAC Nouvelle Aquitaine et en collaboration avec le FRAC Aquitaine, pour le prêt de l’oeuvre de Benoît Maire Tirésias Ouverte (Le jeu), 2007. Le centre d’art image/imatge reçoit le soutien du Ministère de la culture et de la communication – DRAC Nouvelle Aquitaine, du Conseil régional Nouvelle Aquitaine, du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, de la Communauté de communes Lacq-Orthez et de la ville d’Orthez. Membre de dca/association française de développement des centres d’art, de DIAGONAL, réseau photographie en France et de Fusée, réseau des acteurs de l’art contemporain en Aquitaine.
Entering this place is first of all seeing the space above our heads, it is as if the cinema of the past were coming back to us in our eyes. The exhibition we have designed is initially read as a wide shot - in the cinematographic sense, as one would look at the famous shot of the vast staircase leading up to the Capitol Museums in Nostalghia (Andrei Tarkovski - 1983). A bird in flight would perceive, in the crossings that the panels draw on the ground, the drawing of a spider web or a labyrinth. To walk through Mon beau souci is to enter into a montage made up of still and moving images, of picture rails set up on the ground with several stories. We are gradually introduced, as if in stages; one image calls for another, then another. What is narrated is constructed by recurrences, such as a mise en abyme in the architecture of the exhibition. Once we cross the threshold, the images bloom on our faces and they are numerous. Mon beau souci is also a film and a photograph - they are translations into these various orders of language. The image asserts itself as a topos that I free from its history. The figures undergo endless remodelling and updating, becoming the ghosts that haunt each image produced. Medusa appears three times, including a tondo by Benoît Maire, directed in 2011. I borrowed it from the Frac Aquitaine when the opportunity arose to create a dialogue with the work of a contemporary artist. Marie-Madeleine is another escape from the return of recurrences, just like the Mediterranean Sea or Saint Denis, which only finds an echo within its own window. Some pieces work on the ambivalence of their content: it depends on who listens to it and looks at it, on how the strata are divided. I am thinking in particular of the video Sans soleil, where advertising, antiquity, immigration, pleasure, etc. are strangely mixed together. Mon beau souci is an exhibition with multiple readings in which the different points of view harmonize in breakthroughs. The echoes resonate in this way, by strata and by boomerang return; no one will see the same thing there, but everyone will discover a story to make their own in the material of the stories.
Manon Recordon


The exhibition Mon beau souci is produced with the exceptional help of the DRAC Nouvelle Aquitaine and in collaboration with the FRAC Aquitaine, for the loan of the work of Benoît Maire Tirésias Ouverte (Le jeu), 2007. The image/image art centre is supported by the Ministry of Culture and Communication - DRAC Nouvelle Aquitaine, the Conseil régional Nouvelle Aquitaine, the Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, the Communauté de communes Lacq-Orthez and the city of Orthez. Member of dca/association française de développement des centres d'art, of DIAGONAL, a photography network in France and of Fusée, a network of contemporary art actors in Aquitaine.