Archéologies imaginaires


Solo show
Galerie Oberkampf, Paris
17-01-2015 > 22- 01-2015
Curators : Kaina Bouhail & Manon Recordon



Archéologies imaginaires rassemble des oeuvres de 2011 à 2015. En faisant dialoguer ces oeuvres, je cherchais via la singularité de chaque pièce à construire une narration au sein de laquelle, la réactualisation de l’Histoire est prééminente. Depuis l’extérieur de la galerie nous pouvions visionner, Sometimes, something weird happens at home, boucle vidéo où un homme, sans cesse, nage dans un espace qui semble bien trop exigu, une baignoire. Parodie du Sang d’un poète de Cocteau, confiné dans cette espace claustrophobe, nous comprenons très vite que jamais le nageur ne traversera la surface, jamais il n’atteindra l’autre rive. En face de cette vidéo, Argos, par montages et juxtapositions d’images, se substitue à la figure de l’artiste, celle qui munie de ses 100 yeux, re-construit les drames du quotidien. Maddalena Penitente, photographiée d’après une carte postale de l’oeuvre originale de Domenico Fetti peinte vers 1615 conservée à la Galleria Doria Pamphilj à Rome, est surmontée d’un poussin posé sur le bord en haut du cadre. Cette photographie souhaite réactualiser le statut de l’icône tout en l’annulant par un coup de flash détruisant une partie de son visage. History, installée entre la Madeleine et la Divine Comédie, signale une pause, une virgule dans l’espace d’exposition. Cette roue actionnée par quelqu’un dont nous n’apercevons que le bras, tourne en boucle, de cette télévision émane un sonore grincement. Sur le mur du fond, la projection vidéo de 4 fragments composés à partir de la Divine Comédie de Dante, propose de noter comment ce poème composé vers 1310 trouve son actualité dans notre présent. « J’envisage l’Histoire et l’expression artistique comme un recommencement constant, dans la répétition des faits et événements, des anecdotes, des mythes et des bruits. Ce qui a eu lieu, ce qu’il s’est passé, s’inscrit dans le présent à travers un nouveau prisme. Dans ma dernière vidéo, qui se construit à partir du texte de La Divine Comédie de Dante , Il canto di Ulisse, j’associe au voyage des arrivants au large des rives de l’enfer, celui de la traversée en Méditerranée par les migrants clandestins en route vers Lampedusa. Passer du mythe à la réalité est un apprentissage qui vient de la petite école. Les premières histoires que l’on nous raconte appartiennent à ce hors temps. Je me souviens de mes leçons d’Histoire où l’on nous contait le mythe d’Orphée et d’Eurydice, ou encore celui de La Venus d’Ille, ces récits évoquant chez chacun de nous, une fantaisie indescriptible appartenant aux rêves et faisant échos à notre propre expérience. En grandissant, les personnages et les histoires deviennent de plus en plus réels, affectant notre vision du monde. Ils sont le socle sur lequel nous nous appuyons. Alors les superpositions et passerelles dont tu parles se font de plus en plus fréquentes, les histoires se mêlent aux faits d’actualité, les mythes s’actualisent, les statues ont une âme, une vie propre. » Extrait de l’entretien avec Anna Hess pour les inrock lab. Enfin, Le 999 999 999 coup de dés, celui qui n’abolira (toujours pas) le hasard, est un nouvel hommage à l’oeuvre de Mallarmé, venant créer une seconde virgule dans l’espace, le temps suspendu.
Manon Recordon
Archéologies imaginaires brings together works from 2011 to 2015. By bringing these works into dialogue, I sought, through the singularity of each piece, to construct a narrative within which the re-actualization of History is pre-eminent. From outside the gallery we could watch Sometimes, something weird happens at home, a video loop in which a man is constantly swimming in a space that seems far too cramped, a bathtub. Parody of the Blood of a Poet by Cocteau, confined in this claustrophobic space, we understand very quickly that the swimmer will never cross the surface, never reach the other bank. In front of this video, Argos, through montages and juxtapositions of images, replaces the figure of the artist, the one who, with her 100 eyes, rebuilds the dramas of everyday life. Maddalena Penitente, photographed from a postcard of Domenico Fetti's original work painted around 1615 and kept in the Galleria Doria Pamphilj in Rome, is surmounted by a chick on the edge at the top of the frame. This photograph wishes to update the status of the icon while cancelling it with a flash destroying part of its face. History, installed between the Madeleine and the Divine Comedy, signals a pause, a comma in the exhibition space. This wheel, operated by someone whose arm we can only see, turns in a loop, from this television, emits a squeaking sound. On the back wall, the video projection of 4 fragments composed from Dante's Divine Comedy, proposes to note how this poem composed around 1310 finds its relevance in our present. "I see history and artistic expression as a constant repetition of facts and events, anecdotes, myths and noises. What has happened, what has happened, is inscribed in the present through a new prism. In my latest video, which is based on the text of Dante's Divine Comedy, Il canto di Ulisse, I associate the journey of the arrivals off the shores of hell with the crossing of the Mediterranean by illegal migrants on their way to Lampedusa. Moving from myth to reality is an apprenticeship that comes from little school. The first stories we are told belong to this timeless world. I remember my history lessons where we were told the myth of Orpheus and Eurydice, or the myth of La Venus d'Ille, stories that evoke in each of us an indescribable fantasy belonging to dreams and echoing our own experience. As we grow older, the characters and stories become more and more real, affecting our vision of the world. They are the foundation on which we build. So the superimpositions and bridges you are talking about are becoming more and more frequent, stories are mixed with current events, myths are updated, statues have a soul, a life of their own.” Excerpt from the interview with Anna Hess for the inrock lab. Finally, The 999,999,999 roll of the dice, the one that will (still) not abolish chance, is a new homage to Mallarmé's work, creating a second comma in space, suspended time.











Sometimes, something weird happens at home - 0,20 min (boucle)















































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